Il est de coutume en cette fin d'année de s'offrir des cadeaux: et bien figurez vous que la France en a reçu, et pas des moindres. Décryptage des évènements qui ont marqué la fin d'année 2014.
Vous l'aurez compris, un des principaux cadeaux de cette fin d'année est le pétrole. Mais de quoi parle-t-on ?
Le pétrole est donc une matière première, plus précisément une "huile minérale naturelle" qui après extraction et raffinage permet de produire des carburants comme le diesel, le kérosène ou encore le gazole. Si l'on entend souvent parler du baril de BRENT (1 Baril = 159 litres), c'est parce que il s'agit du pétrole de la mer du Nord qui s'échange sur les marchés européens par opposition au WTI qui lui est échangé aux Etats-Unis.
Le principal acteur de ce marché est l'OPEP, un cartel composé de 12 pays dont l'Arabie Saoudite, l'Iran, le Venezuela et qui produit près de 40% du pétrole mondial avec une influence assez importante notamment au niveau géopolitique.
La Russie demeure le premier pays producteur et les Etats-Unis complètent le podium avec la récente exploitation des gaz de Schiste qui, tout en modifiant de manière inquiétante l'écosystème permet aux américains de s'approcher de l'indépendance énergétique.
Des niveaux records atteints
Le baril de brut a atteint des niveaux records en cette fin d'année passant même sous la barre des $55. A titre d'indication, le baril de Brent était à $114 en Juin 2014, à son plus haut niveau de l'année avec une moyenne annuelle à 100$.
C'est donc une chute vertigineuse pour l'une des matières premières les plus importantes et stratégiques et les raisons sont multiples.
Premièrement, il s'agit d'une baisse du commerce mondial en cette année 2014 avec une croissance de 2,5% bien loin des 5% observés en moyenne sur les deux dernières décennies.
Ce ralentissement est dû aux difficultés des pays émergeants comme le Brésil, la Russie ou l'Inde et bien sûr aux baisses de prévision relatives à la Chine qui avance désormais sur un rythme de croissance annuel de 7,5% avec une demande moins soutenue et des chiffres de production plus faibles que prévus.
Cela entraine mécaniquement une baisse de la demande en matières premières et donc particulièrement pour le pétrole. La demande globale est donc trop faible et les signaux envoyés trop négatifs, d'où les contractions du marché.
De son côté l'offre continue a être très importante avec notamment l'arrivée des gaz de Schiste américains et le refus de l'OPEP de baisser son niveau de production.
On estime que le différentiel entre l'offre et la demande est de 6 millions de barils par jour: considérable, ce qui explique ce contre-choc pétrolier.
Quelles conséquences au niveau mondial ?
Comme nous profitons de la baisse de l'euro par rapport au dollar qui permet une augmentation des exportations françaises et européennes et un regain de compétitivité, la baisse du pétrole est bien évidemment une bonne nouvelle pour la plupart des économies et pour la France.
Du côté des pays producteurs, la baisse du prix du baril rend la rentabilité des exploitations très menacée. Le coût d'extraction du pétrole de Schiste est à $75 environ aux Etats-Unis et certains pays exportateurs ont même besoin d'un baril au dessus de $100 pour boucler leur budget.
Le Venezuela est ainsi proche du défaut de paiement et la Russie avec l'effondrement de sa monnaie se voit aussi en grande difficulté ayant basé son budget sur un baril à $100: de plus, 50% des recettes de l'Etat russe sont liées aux hydrocarbures.
Qu'en est-il concrètement ?
Vous l'aurez sans doute remarqué, les prix à la pompe ont sensiblement baissé en cette fin d'année et le Gazole est même localement passé sous le seuil des 1€.
Mais pourquoi les prix n'ont pas varié avec la même amplitude que ceux du cours du brut ?
Tout simplement parce que le prix du carburant en France est principalement composé de taxes (TVA, TICPE) et donc bien moins sensible aux évolutions du cours du brut; elles s'élèvent à 48,9% pour le Gazole et à 56,3% pour le Sans Plomb 95.
Compte tenu de l'importance de la baisse du prix du pétrole, il y a donc quand même un impact sur "les prix à la pompe" même si il est moins important.
Cependant, la situation risque d'évoluer puisque dès le 1er Janvier 2015, deux nouvelles taxes sur les carburants vont rentrer en application avec une hausse des prix de 4 centimes à la clé; elles visent à compenser l'abandon de l'écotaxe et participer à la taxe carbone.
Vraiment un cadeau ?
Au niveau mondial, le FMI a estimé que l'impact de la baisse du pétrole serait de +0,5 points sur la croissance mondiale.
En France, l'impact est également positif comme nous l'avons vu pour les consommateurs mais également pour les entreprises. On estime qu'avec un tel niveau du pétrole, on pourrait l'année prochaine redonner 15 milliards d'euros de marge aux entreprises françaises.
Déjà en 2014, la facture énergétique a pu baisser de manière sensible; pour le seul secteur de l'industrie, les gains s'élèvent à 2 milliards d'euros, soit plus que le CICE - le Crédit Impôt Compétitivité Emploi qui est la mesure phare du quinquennat en faveur des entreprises- sur la même période.
Avec la baisse de l'Euro par rapport au dollar -du fait de la politique accommodante de la Banque Centrale Européenne qui a laissé son taux directeur inchangé à 0,05%- qui permet de doper la compétitivité européenne et française et grâce à des taux d'intérêts historiquement bas (0,845% à 10 ans) qui permettent à la France de se financer à moindre coût en allégeant significativement le coût de la dette, le pétrole est donc le troisième cadeau dont profite l'économie française: avec un chômage et une dette qui continuent à augmenter, elle aurait tort de s'en priver.
Tous ces facteurs exogènes ont conduit l'INSEE à relever sa prévision de croissance pour le troisième trimestre à +0,3%: une bien bonne nouvelle à l'orée d'une année 2015 qui s'annonce agitée mais qui ne saurait nous faire oublier l'urgente nécessité de réformer notre pays.
Un chiffre: la dette de la France a cette année dépassé le seuil des 2.000 milliards d'euros (30.000€ par français) et atteint désormais 95,2% du PIB, de la richesse nationale donc.
Il arrivera un jour où le mur de la dette ne sera plus surmontable, ou la France ne sera plus en mesure de faire face à ses obligations et il sera alors trop tard pour réagir. Il serait irresponsable de penser que ce jour n'arrivera pas.
vendredi 26 décembre 2014
samedi 6 décembre 2014
Ne me dites plus jamais bon courage ! #11
Ce weekend, focus sur un livre passionnant que j'ai eu l'occasion de relire récemment. Un lexique anti-déprime que tout français devrait lire et…appliquer !
Du fameux "bon courage" avant d'aller au travail le matin au "c'était mieux avant" nostalgique en passant par toutes ces "petites" choses que nous faisons, l'auteur montre l'importance de ces expressions et leur impact sur la société: triste, le moral dans les chaussettes, peur de l'avenir, comptant le nombre d'heures le séparant du weekend, le nombre de jours des prochaines vacances et le nombre d'années de la retraite: le portrait robot du français moyen peut s'avérer…effrayant !
"Bon courage"
Dans les expressions qui m'ont marquées, je crois que celle-ci est tout à fait symptomatique.
Petit exercice pratique pour vous cher lecteur: essayez de compter le nombre de fois où vous avez prononcé ce fameux "Bon courage" à quelqu'un cette semaine. Vous vous rendrez vite compte que ce n'est pas négligeable !
Comme si une journée de travail n'était forcément que souffrance, comme si le travail était une telle contrainte qu'il fallut s'armer de courage pour chaque jour partir au combat et l'affronter, comme si il n'était désormais pas possible de passer une bonne journée sans avoir besoin de s'excuser auprès des autres, comme si souhaiter une "bonne journée" avec un sourire nous coûtait beaucoup plus !
"Le petit café, la petite cigarette"
Il s'agit du deuxième point développé dans le livre. N'avez vous jamais remarqué l'omniprésence de ce mot qui en opportuniste se glisse dans la moindre de nos phrases ?
On ne demande plus un service à quelqu'un mais un petit service, on va se faire un "petit resto" entre amis avant de passer une "petite soirée" sympathique…la liste pourrait être longue !
Manque d'ambition, peur d'une réalité qui ne nous conviendrait pas, repli sur soi-même: si l'on considère que ce que l'on dit reflète notre état d'esprit, il faudrait urgemment revoir l'utilisation ce ce petit adjectif qui parait si anodin à première vue !
L'avenir nous tend les bras
Je crois qu'il est bon de prendre conscience que le point de départ de toute chose, c'est d'abord et définitivement chacun d'entre nous !
Le français que je suis a souvent tendance à blâmer l'autre et à lui rejeter la responsabilité: le collègue, le patron, le président, l'Europe, la conjoncture, le temps: nous sommes champions de la discipline !
Mais qu'en est-il de la capacité de chacun d'entre nous à changer les choses ? Avons-nous tant perdu espoir que nous nous contentons de regarder la vie passer de manière passive ?
Et si nous commencions à bannir toutes ces expressions qui nous enferment dans une spirale négative (et dans laquelle nous semblons dangereusement nous complaire), à ne pas attendre le salut de personnes qui ne nous l'apporteront jamais, à croire en nos propres capacités et dans les incroyables ressources de la société française toute entière ?
Rêvons plus grand
L'audace, la créativité, l'ambition, l'émulation n'ont jamais tué personne: dès lors, pourquoi nous en priver ? Croyons-nous vraiment que demain sera meilleur, que l'avenir regorge d'opportunités fantastiques ? Sommes nous conscients que le regard que nous portons sur les évènements influe de manière importante sur la manière dont nous les vivons ?
Il ne s'agit pas de vivre dans une société idéaliste, ni d'occulter les réelles difficultés quand elles sont rencontrées. Mais entre les deux, n'y a-t-il pas un espace, un espace abyssal où chacun pourrait contribuer par des actes aussi simples qu'un "bonne journée" à réveiller le potentiel de toute une société ? C'est en tout cas, à la lumière de ce livre ma conviction !
Et si nous changions notre manière de penser et de…nous exprimer ! |
Du fameux "bon courage" avant d'aller au travail le matin au "c'était mieux avant" nostalgique en passant par toutes ces "petites" choses que nous faisons, l'auteur montre l'importance de ces expressions et leur impact sur la société: triste, le moral dans les chaussettes, peur de l'avenir, comptant le nombre d'heures le séparant du weekend, le nombre de jours des prochaines vacances et le nombre d'années de la retraite: le portrait robot du français moyen peut s'avérer…effrayant !
"Bon courage"
Dans les expressions qui m'ont marquées, je crois que celle-ci est tout à fait symptomatique.
Petit exercice pratique pour vous cher lecteur: essayez de compter le nombre de fois où vous avez prononcé ce fameux "Bon courage" à quelqu'un cette semaine. Vous vous rendrez vite compte que ce n'est pas négligeable !
Comme si une journée de travail n'était forcément que souffrance, comme si le travail était une telle contrainte qu'il fallut s'armer de courage pour chaque jour partir au combat et l'affronter, comme si il n'était désormais pas possible de passer une bonne journée sans avoir besoin de s'excuser auprès des autres, comme si souhaiter une "bonne journée" avec un sourire nous coûtait beaucoup plus !
"Le petit café, la petite cigarette"
Il s'agit du deuxième point développé dans le livre. N'avez vous jamais remarqué l'omniprésence de ce mot qui en opportuniste se glisse dans la moindre de nos phrases ?
On ne demande plus un service à quelqu'un mais un petit service, on va se faire un "petit resto" entre amis avant de passer une "petite soirée" sympathique…la liste pourrait être longue !
Manque d'ambition, peur d'une réalité qui ne nous conviendrait pas, repli sur soi-même: si l'on considère que ce que l'on dit reflète notre état d'esprit, il faudrait urgemment revoir l'utilisation ce ce petit adjectif qui parait si anodin à première vue !
L'avenir nous tend les bras
Je crois qu'il est bon de prendre conscience que le point de départ de toute chose, c'est d'abord et définitivement chacun d'entre nous !
Le français que je suis a souvent tendance à blâmer l'autre et à lui rejeter la responsabilité: le collègue, le patron, le président, l'Europe, la conjoncture, le temps: nous sommes champions de la discipline !
Mais qu'en est-il de la capacité de chacun d'entre nous à changer les choses ? Avons-nous tant perdu espoir que nous nous contentons de regarder la vie passer de manière passive ?
Et si nous commencions à bannir toutes ces expressions qui nous enferment dans une spirale négative (et dans laquelle nous semblons dangereusement nous complaire), à ne pas attendre le salut de personnes qui ne nous l'apporteront jamais, à croire en nos propres capacités et dans les incroyables ressources de la société française toute entière ?
Rêvons plus grand
L'audace, la créativité, l'ambition, l'émulation n'ont jamais tué personne: dès lors, pourquoi nous en priver ? Croyons-nous vraiment que demain sera meilleur, que l'avenir regorge d'opportunités fantastiques ? Sommes nous conscients que le regard que nous portons sur les évènements influe de manière importante sur la manière dont nous les vivons ?
Philippe Bloche disait encore cette semaine: "L'entrepreneur est quelqu'un qui a la capacité d'importer de l'angoisse et d'exporter de l'enthousiasme". Alors qu'attendons nous ?
Réveillons l'entrepreneur qui sommeille en chacun d'entre nous !
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