Dans une intervention très attendue ce jeudi soir à la Maison Blanche, Barack Obama a frappé un grand coup en annonçant une des mesures phares de son deuxième mandat sur le terrain de l'immigration…quelques semaines après une défaite électorale majeure.
Le point de départ
Mais tout d'abord revenons quelques semaines en arrière, plus précisément le 4 Novembre et les premiers résultats des "mid-term elections"; il s'agit des élections de mi-mandat qui interviennent donc deux ans après la réélection de Barack Obama en Novembre 2012.
Cette élection visait à renouveler la totalité de la Chambre des Représentants et un tiers du Sénat qui sont les deux organes du pouvoir législatif. Le bilan est simple: les républicains (opposition) ont conforté leur contrôle sur la Chambre des Représentants avec désormais 243 Représentants sur 435 et remporté le Sénat en passant de 45 à 52 sénateurs (sur 100): une déroute pour les Démocrates et Obama.
Ces résultats sont de nature à compromettre définitivement les deux dernières années de la présidence de Barack Obama qui devient de plus en plus impopulaire malgré des indicateurs macro-économiques plutôt positifs et en amélioration: en effet, le taux de chômage a de nouveau baissé à 5,8% en Octobre et la croissance au troisième trimestre était de 3,5%, au delà des prévisions.
Même si les raisons sont diverses et que le rôle de la banque centrale américaine (FED) est déterminant, ces chiffres sont remarquables et bien au delà des performances des économies européennes.
Et pourtant, les américains ont clairement ici voulu sanctionner leur président ce qui est au passage souvent le cas pour des élections intermédiaires, même en France.
Sa réforme du système de santé (Obamacare), ses prises de position sur les interventions extérieures, le feuilleton du "Shutdown" rendent Barack Obama plutôt impopulaire (39% opinions favorables), les habitants ne ressentent pas les effets des ces améliorations dans leur quotidien.
Outre la classe moyenne, ce sont les populations issues de l'immigration- et dont on connait l'importance aux Etats-Unis- qui sont les plus désengagées, incroyablement déçues que la réforme du système d'immigration qui était une des grandes promesses de Barack Obama n'aie jamais vu le jour.
Barack is back ?
Barack Obama qui ne peut de toute façon pas se représenter en 2016 (ayant déjà réalisé deux mandats à la présidence des Etats-Unis) n'a plus beaucoup de cartouches pour aborder ces deux dernières années compte tenu de cette impopularité et surtout des deux chambres acquises aux Républicains.
Et alors ? Le président a déclaré ce mercredi dans une intervention très attendue qu'il avait l'intention de régulariser entre 4 et 5 millions de clandestins ! Pour rappel, on estime qu'il y a actuellement 11 millions d'immigrants sans papier sur le territoire américain.
Il a précisé qu'il ne s'agit pas de les naturaliser mais de rendre possible et légale leur présence sur le sol américain grâce notamment à des permis de travail temporaires (3 ans) qui pourront être délivrés si la personne est résidente depuis au moins cinq années et suivant d'autres conditions.
Dans son allocution, le président insiste: "Nous sommes et nous serons toujours une nation d'immigrants" en précisant qu'il s'agissait de travailleurs, de voisins dont "les enfants sont dans les mêmes écoles que nos enfants".
Puisque il n'a plus l'appui des chambres qui lui permettraient de passer par une loi votée, Barack Obama compte utiliser des décrets présidentiels ("Executive Order", équivalent de nos ordonnances) qui lui permettent de s'affranchir du processus législatif d'usage.
Bien sûr cette annonce a provoqué un tollé chez les républicains qui l'accusent d'agir "en monarque" en imposant cette mesure par la force.
Cette annonce vise donc à conquérir les millions d'américains issus de l'immigration en leur envoyant un message fort. C'est une manière pour Barack Obama de faire passer une mesure emblématique et ainsi de faciliter l'élection d'un candidat démocrate pour le prochain scrutin présidentiel: Hillary Clinton ou encore le vice-président Joe Biden qui pourraient être candidats apprécieront.
Mais c'est peut-être aussi un piège tendu aux Républicains qui n'ont jamais défini clairement leur position quant aux questions d'immigrations: le président leur donne l'occasion de le faire avec un risque de créer des tensions dans l'opposition.
Une chance pour certains, un cadeau empoisonné pour d'autres: cette réforme a tout pour faire parler d'elle. Une des dernières cordes à l'arc du premier président Afro-Américain des Etats-Unis.
samedi 22 novembre 2014
mercredi 12 novembre 2014
La Chine reprend les choses en main #9
Si la situation économique des Etats-Unis s'améliore de mois en mois (taux de chômage à 5,8% et croissance à 3,5%), il faut traverser le Pacifique pour trouver le pays dont tout le monde parle en ce moment. Le sommet de l'APEC qui s'est tenu cette semaine à Pékin marque le retour d'une Chine conquérante.
Une rencontre grandiose
Le sommet de l'APEC (coopération économique pour l'Asie pacifique) s'est tenu cette semaine à Pékin réunissant ses 21 pays membres. Si la Chine était bien sûr présente, l'organisation compte dans ses rangs les Etats-Unis, la Russie ou encore des pays comme le Mexique, le Japon ou l'Indonésie.
Pour avoir un ordre d'idée, cela représente près d'un tiers de la population mondiale et plus de la moitié de la richesse mondiale.
Ce sommet, c'était surtout l'occasion pour son pays hôte de s'affirmer en tant que grande puissance mondiale, un message à l'intention de ses invités; selon la Banque Mondiale, le PIB chinois (la richesse du pays donc) pourrait même dépasser celle des Etats-Unis dès…2014 !
Pour cela, le président Xi Jinping a mis les petits plats dans les grands avec cet évènement, indéniablement le plus important depuis les JO de 2008. La plupart des habitants de la capitale et notamment les fonctionnaires ont été invités à rester chez eux pendant ces 4 jours -comme me le confirmait une amie chinoise ce matin- afin de désengorger une ville de 11,5 millions d'habitants avec une pollution de l'air qui atteint des records: on aura même pu pour une fois apercevoir un ciel bleu à cette occasion !
Des mesures importantes
Forte de ses 7% de croissance annuel, la Chine était donc en position de force avant ce sommet.
Un accord symbolique mais non moins significatif a été pris avec les Etats-Unis sur la question du réchauffement climatique; les deux pays qui émettent 45% de la totalité des émissions de CO2 se sont engagés à les réduire avec des objectifs chiffrés, on parle d'horizon 2030 pour la Chine. Cet accord est une première en la matière et un signe très encourageant en vue de la conférence sur le climat qui se tiendra en 2015 à Paris.
Dans la feuille de route du sommet est également envisagée la création d'une zone de libre échange pour l'Asie Pacifique (FTAAP) afin d'encourager la coopération entre les pays même si ce n'est pas forcément du goût de Barack Obama qui était venu défendre son programme de libre-échange, le TIPP.
On a également assisté à un "tournant" dans les relations entre la Chine et le Japon avec la première rencontre entre Xi Jinping et le premier ministre nippon Shinzo Abe: une image symbolique tant les deux pays connaissent des difficultés diplomatiques notamment liées à un conflit de souveraineté sur des îles situées dans le pacifique et à une histoire difficile.
Chine, des symboles
Outre ce sommet, plusieurs exemples récents sont venus confirmer la dynamique chinoise.
Tout d'abord, vous avez peut-être entendu parler d'Alibaba, l'équivalent de E-bay en Chine: l'entreprise a réalisé la plus grosse introduction en bourse de l'histoire au mois d'octobre et ne cesse de déplacer les frontières du e-commerce. Cette semaine pour la "journée des célibataires" en Chine, le groupe a réalisé 9,3 milliards de dollars de ventes en…une journée ! Un record absolu bien loin devant l'emblématique "Black Friday" aux Etats-Unis et ses 2,3 milliards de dollars de ventes l'année dernière.
Ensuite dans un autre domaine, après avoir inauguré des appareils militaires, la Chine va se lancer dans le civil. Le constructeur COMAC détenu par l'Etat envisage ainsi tout simplement de concurrencer l'A350, le dernier long courrier de chez Airbus en lançant un avion qui sera opérationnel en 2021 pour une commercialisation à partir de 2023 et qui sera construit en coopération avec une société russe.
Et c'est dès lors cette impression que rien ne peut et ne pourra arrêter la Chine qui prédomine !
Le Time (voir ci-dessous) ne s'est d'ailleurs pas trompé et a consacré sa dernière une à Xi Jinping, "un président qui veut propulser sa nation en haut de l'ordre mondial".
Le "géant qui sommeille" pourrait bientôt se réveiller, très bientôt !
Le président chinois Xi Jinping (milieu) était l'hôte de Barack Obama (gauche) et Vladimir Poutine (droite) |
Une rencontre grandiose
Le sommet de l'APEC (coopération économique pour l'Asie pacifique) s'est tenu cette semaine à Pékin réunissant ses 21 pays membres. Si la Chine était bien sûr présente, l'organisation compte dans ses rangs les Etats-Unis, la Russie ou encore des pays comme le Mexique, le Japon ou l'Indonésie.
Pour avoir un ordre d'idée, cela représente près d'un tiers de la population mondiale et plus de la moitié de la richesse mondiale.
Ce sommet, c'était surtout l'occasion pour son pays hôte de s'affirmer en tant que grande puissance mondiale, un message à l'intention de ses invités; selon la Banque Mondiale, le PIB chinois (la richesse du pays donc) pourrait même dépasser celle des Etats-Unis dès…2014 !
Pour cela, le président Xi Jinping a mis les petits plats dans les grands avec cet évènement, indéniablement le plus important depuis les JO de 2008. La plupart des habitants de la capitale et notamment les fonctionnaires ont été invités à rester chez eux pendant ces 4 jours -comme me le confirmait une amie chinoise ce matin- afin de désengorger une ville de 11,5 millions d'habitants avec une pollution de l'air qui atteint des records: on aura même pu pour une fois apercevoir un ciel bleu à cette occasion !
Des mesures importantes
Forte de ses 7% de croissance annuel, la Chine était donc en position de force avant ce sommet.
Un accord symbolique mais non moins significatif a été pris avec les Etats-Unis sur la question du réchauffement climatique; les deux pays qui émettent 45% de la totalité des émissions de CO2 se sont engagés à les réduire avec des objectifs chiffrés, on parle d'horizon 2030 pour la Chine. Cet accord est une première en la matière et un signe très encourageant en vue de la conférence sur le climat qui se tiendra en 2015 à Paris.
Dans la feuille de route du sommet est également envisagée la création d'une zone de libre échange pour l'Asie Pacifique (FTAAP) afin d'encourager la coopération entre les pays même si ce n'est pas forcément du goût de Barack Obama qui était venu défendre son programme de libre-échange, le TIPP.
On a également assisté à un "tournant" dans les relations entre la Chine et le Japon avec la première rencontre entre Xi Jinping et le premier ministre nippon Shinzo Abe: une image symbolique tant les deux pays connaissent des difficultés diplomatiques notamment liées à un conflit de souveraineté sur des îles situées dans le pacifique et à une histoire difficile.
Chine, des symboles
Outre ce sommet, plusieurs exemples récents sont venus confirmer la dynamique chinoise.
Tout d'abord, vous avez peut-être entendu parler d'Alibaba, l'équivalent de E-bay en Chine: l'entreprise a réalisé la plus grosse introduction en bourse de l'histoire au mois d'octobre et ne cesse de déplacer les frontières du e-commerce. Cette semaine pour la "journée des célibataires" en Chine, le groupe a réalisé 9,3 milliards de dollars de ventes en…une journée ! Un record absolu bien loin devant l'emblématique "Black Friday" aux Etats-Unis et ses 2,3 milliards de dollars de ventes l'année dernière.
Ensuite dans un autre domaine, après avoir inauguré des appareils militaires, la Chine va se lancer dans le civil. Le constructeur COMAC détenu par l'Etat envisage ainsi tout simplement de concurrencer l'A350, le dernier long courrier de chez Airbus en lançant un avion qui sera opérationnel en 2021 pour une commercialisation à partir de 2023 et qui sera construit en coopération avec une société russe.
Et c'est dès lors cette impression que rien ne peut et ne pourra arrêter la Chine qui prédomine !
Le Time (voir ci-dessous) ne s'est d'ailleurs pas trompé et a consacré sa dernière une à Xi Jinping, "un président qui veut propulser sa nation en haut de l'ordre mondial".
Le "géant qui sommeille" pourrait bientôt se réveiller, très bientôt !
samedi 8 novembre 2014
Evasion fiscale, l'affaire de trop ? #8
L'affaire de la semaine concerne une enquête menée par un consortium de journalistes d'investigation américains (ICJ) associé de quelques dizaines de médias étrangers: elle met en évidence une machine d'optimisation fiscale au Luxembourg. Une affaire qui pourrait avoir des conséquences importantes.
C'est en milieu de semaine qu'a émergé dans la presse l'existence de ce rapport qui met à mal le Luxembourg et son administration. En cause ? La pratique de "Tax Ruling" ou agrément fiscal: il s'agit d'une procédure permettant à des entreprises d'obtenir des allégement fiscaux selon certaines conditions quand elles veulent s'implanter dans un pays.
Concrètement, un grand groupe qui souhaite s'installer au Luxembourg aimerait savoir combien il serait taxé si il centralisait ses profits dans le pays; un cabinet d'audit réalise donc pour le compte de cette entreprise une étude approfondie pour envisager des solutions d'optimisation, le but étant de payer le moins d'impôts possible bien sûr. Ensuite, ce cabinet soumet ces solutions à l'administration fiscale du pays qui les valide ou non.
Il est important de préciser qu'il s'agit d'une pratique conforme au droit et donc légale même si éthiquement discutable notamment vis-vis des autres pays européens.
Une affaire d'envergure
Evidemmenent, personne n'a découvert cette semaine l'existence d'un système d'optimisation au Luxembourg mais cette étude montre tout de même 28.000 pages d'accords fiscaux secrets entre le gouvernement et des firmes multinationales parmi lesquelles Apple, Amazon, Pepsi, Ikea mais aussi des sociétés françaises (BNP, Crédit Agricole)...
En tout, 340 entreprises seraient concernées pour des accords passés entre 2002 et 2010 et plusieurs milliards d'euros économisés. Une vraie machine industrielle.
Des répercussions importantes en Europe
Hasard ou pas, le premier ministre luxembourgeois de l'époque se trouve être le nouveau président de la commission européenne, investi la semaine dernière dans ses fonctions: Jean-Claude Junker.
Ce dernier a dirigé le pays de 1995 à 2013 et se retrouve fortement affaibli: une affaire embarrassante dans laquelle il pourrait être directement mis en cause et donc une bombe à retardement pour l'Union Européenne et cette nouvelle commission de la "dernière chance".
Seulement, on peut se demander si cette affaire ne sera pas la première détonation d'une série d'explosions: en effet, on sait que d'autres pays en Europe sont concernés par des systèmes d'optimisation fiscale à la limite de la légalité.
Les Pays-Bas pourraient dès lors être visés comme l'a montré cet excellent dossier publié dans les échos cette semaine. Coïncidence ? Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem récemment élu se trouve être...néerlandais !
Plus largement, on peut considérer que la France fait également de l'optimisation fiscale via la Crédit d'Impôt Recherche (CIR) qui subventionne des activités dans la R&D. Si ce terme a une connotation plutôt péjorative, il concerne la plupart des pays dans le but de rendre leur territoire plus attractif.
Une nécessité d'avancer
Cette affaire pourrait donc s'avérer très dangereuse pour l'ensemble de l'Europe et son équilibre: elle met en exergue la nécessite de mettre en place un système de transparence et d'harmonisation fiscale en Europe. Ce processus pourrait être accéléré par de telles révélations avec une prise de conscience collective: la fin du secret bancaire en Europe mais également dans le monde avec l'accord d'un pays comme la Suisse est en ce sens encourageant !
Jean-Claude Junker, à peine élu et fragilisé |
C'est en milieu de semaine qu'a émergé dans la presse l'existence de ce rapport qui met à mal le Luxembourg et son administration. En cause ? La pratique de "Tax Ruling" ou agrément fiscal: il s'agit d'une procédure permettant à des entreprises d'obtenir des allégement fiscaux selon certaines conditions quand elles veulent s'implanter dans un pays.
Concrètement, un grand groupe qui souhaite s'installer au Luxembourg aimerait savoir combien il serait taxé si il centralisait ses profits dans le pays; un cabinet d'audit réalise donc pour le compte de cette entreprise une étude approfondie pour envisager des solutions d'optimisation, le but étant de payer le moins d'impôts possible bien sûr. Ensuite, ce cabinet soumet ces solutions à l'administration fiscale du pays qui les valide ou non.
Il est important de préciser qu'il s'agit d'une pratique conforme au droit et donc légale même si éthiquement discutable notamment vis-vis des autres pays européens.
Une affaire d'envergure
Evidemmenent, personne n'a découvert cette semaine l'existence d'un système d'optimisation au Luxembourg mais cette étude montre tout de même 28.000 pages d'accords fiscaux secrets entre le gouvernement et des firmes multinationales parmi lesquelles Apple, Amazon, Pepsi, Ikea mais aussi des sociétés françaises (BNP, Crédit Agricole)...
En tout, 340 entreprises seraient concernées pour des accords passés entre 2002 et 2010 et plusieurs milliards d'euros économisés. Une vraie machine industrielle.
Des répercussions importantes en Europe
Hasard ou pas, le premier ministre luxembourgeois de l'époque se trouve être le nouveau président de la commission européenne, investi la semaine dernière dans ses fonctions: Jean-Claude Junker.
Ce dernier a dirigé le pays de 1995 à 2013 et se retrouve fortement affaibli: une affaire embarrassante dans laquelle il pourrait être directement mis en cause et donc une bombe à retardement pour l'Union Européenne et cette nouvelle commission de la "dernière chance".
Seulement, on peut se demander si cette affaire ne sera pas la première détonation d'une série d'explosions: en effet, on sait que d'autres pays en Europe sont concernés par des systèmes d'optimisation fiscale à la limite de la légalité.
Les Pays-Bas pourraient dès lors être visés comme l'a montré cet excellent dossier publié dans les échos cette semaine. Coïncidence ? Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem récemment élu se trouve être...néerlandais !
Plus largement, on peut considérer que la France fait également de l'optimisation fiscale via la Crédit d'Impôt Recherche (CIR) qui subventionne des activités dans la R&D. Si ce terme a une connotation plutôt péjorative, il concerne la plupart des pays dans le but de rendre leur territoire plus attractif.
Une nécessité d'avancer
Cette affaire pourrait donc s'avérer très dangereuse pour l'ensemble de l'Europe et son équilibre: elle met en exergue la nécessite de mettre en place un système de transparence et d'harmonisation fiscale en Europe. Ce processus pourrait être accéléré par de telles révélations avec une prise de conscience collective: la fin du secret bancaire en Europe mais également dans le monde avec l'accord d'un pays comme la Suisse est en ce sens encourageant !
dimanche 2 novembre 2014
Et si le transport du futur était... l'Autocar ? #7
Emmanuel Macron, ministre de l'économie, a présenté les grands traits de son projet de loi pour la croissance; on attendait des mesures emblématiques, des réformes importantes: une des principales annonces concerne pourtant le transport en... autocar: décryptage !
Le saviez-vous ? Le transport en autocar est sous-utilisé en France: avec quelques 100.000 passagers par an, nous sommes bien loin de l'Allemagne ou encore du Royaume-Uni ou 30 millions de britanniques utilisent ce mode de transport chaque année !
En effet, la législation française en la matière est très restrictive et c'est à elle que le ministre français de l'économie compte bien s'attaquer.
Si l'on laisse de côté les lignes de transport urbaines, rurales, scolaires ou encore l'utilisation de ce mode de transport pour des voyages occasionnels (sortie scolaire...), il est aujourd'hui presque impossible de faire rouler un autocar en France sur des trajets de longue distance.
Une directive Européenne comme point de départ
Une loi décidée au niveau européen en 2011 est venue apporter un peu de souplesse en autorisant les voyageurs à prendre le car entre deux villes françaises...si la destination finale se trouve à l'étranger.
Vous ne pouvez pas par exemple réaliser un trajet Paris-Lyon en autobus que si la liaison est en réalité effectuée entre Paris et Turin par exemple. De plus, le nombre de passagers autorisés à bénéficier de cette mesure ne doit pas excéder 50% de la capacité de l'autocar et du chiffre d'affaires réalisé: c'est ce qu'on appelle le "cabotage".
Cette loi adoptée au niveau Européen va donc dans le bon sens mais le marché demeure extrêmement rigide.
L'exemple de l'Allemagne
Une réforme du marché des autocars a été menée en 2013 Outre-Rhin et les résultats sont plutôt probants: le nombre de voyageurs sur les lignes a augmenté de 180% par rapport à 2012 avec 8,2 millions de passagers sur l'année.
On constate que cette libéralisation a permis à une partie de la population peut-être plus modeste de se déplacer dans le pays grâce notamment à une baisse sensible des prix.
Des idées reçues
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les sociétés de car innovent avec désormais des modèles d'autobus modernes (Wifi, tablettes tactiles, confort). Certes ce n'est pas encore le cas sur tous mais le potentiel est là et les compagnies ne vont pas se priver d'un marché français très prometteur.
De plus, l'autocar est et reste le moyen de transport le plus sûr et le moins polluant du fait de réglementations européennes très strictes; en pleine capacité, un autobus remplace près de 30 voitures !
Si l'on a pu être bien surpris quand Emmanuel Macron a annoncé cette mesure, il s'avère que les effets engendrés pourraient être très intéressants.
En terme d'emplois bien sûr avec un marché plus ouvert à la concurrence qui générerait jusqu'à 16.000 nouveaux postes d'ici à 2020 mais également en terme de pouvoir d'achat pour les français qui auraient de nouvelles possibilités de se déplacer avec des tarifs plus attractifs.
Enfin, au même titre que le covoiturage qui ne sera pas directement concurrencé, le développement de ce mode de transport aura un impact moins négatif sur l'environnement tout en encourageant fortement les autres acteurs à se développer: la SNCF pourrait ainsi être la première concernée.
Si l'on n'échangera peut-être pas un voyage Paris-Lyon (2h par TGV), certaines liaisons plus vétustes pourraient être menacées.
On comprend bien que à partir d'une simple décision retranscrite dans le droit par une loi, des effets jusqu'à alors insoupçonnés pourraient intervenir. On parle bien de simplification et la piste mérite d'être étudiée.
Le saviez-vous ? Le transport en autocar est sous-utilisé en France: avec quelques 100.000 passagers par an, nous sommes bien loin de l'Allemagne ou encore du Royaume-Uni ou 30 millions de britanniques utilisent ce mode de transport chaque année !
En effet, la législation française en la matière est très restrictive et c'est à elle que le ministre français de l'économie compte bien s'attaquer.
Si l'on laisse de côté les lignes de transport urbaines, rurales, scolaires ou encore l'utilisation de ce mode de transport pour des voyages occasionnels (sortie scolaire...), il est aujourd'hui presque impossible de faire rouler un autocar en France sur des trajets de longue distance.
Une directive Européenne comme point de départ
Une loi décidée au niveau européen en 2011 est venue apporter un peu de souplesse en autorisant les voyageurs à prendre le car entre deux villes françaises...si la destination finale se trouve à l'étranger.
Vous ne pouvez pas par exemple réaliser un trajet Paris-Lyon en autobus que si la liaison est en réalité effectuée entre Paris et Turin par exemple. De plus, le nombre de passagers autorisés à bénéficier de cette mesure ne doit pas excéder 50% de la capacité de l'autocar et du chiffre d'affaires réalisé: c'est ce qu'on appelle le "cabotage".
Cette loi adoptée au niveau Européen va donc dans le bon sens mais le marché demeure extrêmement rigide.
L'exemple de l'Allemagne
Une réforme du marché des autocars a été menée en 2013 Outre-Rhin et les résultats sont plutôt probants: le nombre de voyageurs sur les lignes a augmenté de 180% par rapport à 2012 avec 8,2 millions de passagers sur l'année.
On constate que cette libéralisation a permis à une partie de la population peut-être plus modeste de se déplacer dans le pays grâce notamment à une baisse sensible des prix.
Des idées reçues
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les sociétés de car innovent avec désormais des modèles d'autobus modernes (Wifi, tablettes tactiles, confort). Certes ce n'est pas encore le cas sur tous mais le potentiel est là et les compagnies ne vont pas se priver d'un marché français très prometteur.
De plus, l'autocar est et reste le moyen de transport le plus sûr et le moins polluant du fait de réglementations européennes très strictes; en pleine capacité, un autobus remplace près de 30 voitures !
Si l'on a pu être bien surpris quand Emmanuel Macron a annoncé cette mesure, il s'avère que les effets engendrés pourraient être très intéressants.
En terme d'emplois bien sûr avec un marché plus ouvert à la concurrence qui générerait jusqu'à 16.000 nouveaux postes d'ici à 2020 mais également en terme de pouvoir d'achat pour les français qui auraient de nouvelles possibilités de se déplacer avec des tarifs plus attractifs.
Enfin, au même titre que le covoiturage qui ne sera pas directement concurrencé, le développement de ce mode de transport aura un impact moins négatif sur l'environnement tout en encourageant fortement les autres acteurs à se développer: la SNCF pourrait ainsi être la première concernée.
Si l'on n'échangera peut-être pas un voyage Paris-Lyon (2h par TGV), certaines liaisons plus vétustes pourraient être menacées.
On comprend bien que à partir d'une simple décision retranscrite dans le droit par une loi, des effets jusqu'à alors insoupçonnés pourraient intervenir. On parle bien de simplification et la piste mérite d'être étudiée.
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