samedi 11 novembre 2017

De la responsabilité collective #40

Le FN contre les partis traditionnels, les riches contre les pauvres, le secteur public contre le secteur privé, les progressistes contre les conservateurs. Ils sont nombreux les exemples de division et d'opposition qui minent notre pays. Nous ne devons pas céder à ces tentations et retrouver notre responsabilité collective.



Parmi les tics de langage répandus, qui habitent nos conversations quotidiennes, il y en a un qui ne me laisse plus indifférent. Ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui évoquent "ce pays" en parlant sans la citer, de la France. Evidemment, cette expression est souvent utilisée pour pousser des jérémiades, critiquer, stigmatiser ce qui ne va pas bien, dans "ce pays". Comme si la France était un "objet" dont on pouvait se désolidariser, se débarrasser quand cela nous arrange...!

Cet exemple, ô combien symbolique doit nous interroger sur notre capacité à faire société, à être ensemble responsables de notre destin. Il est en effet si facile à tous les niveaux de ne se rendre responsable de rien, de ne pas mesurer les conséquences de ses actes, de repousser des dettes de tout ordre sur les générations futures. Il est temps de redécouvrir ensemble la responsabilité.

Responsabilité écologique

La première des responsabilités qui nous incombe est bien sûr en rapport avec l'environnement :
- l'année 2017 sera l'une des trois années les plus chaudes depuis que les relevés météorologiques existent au XIXème siècle,
- les émissions de gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi importantes,
- le niveau des océans ne cesse de monter (20cm depuis le début du XXème siècle).

Si la responsabilité de l'homme n'est plus à démontrer, c'est surtout son irresponsabilité qu'il nous faut montrer. Folie de vouloir vivre, produire, consommer à n'importe quel prix, sans se soucier des conséquences sur notre bien le plus précieux qu'est la nature.
Les rapports alarmistes nous secouent sans nous ébranler avec des accords internationaux peu contraignants. La détermination politique doit être forte, accompagnée de tous les progrès sur les sources d'énergie "propres": solaire, éolien notamment offshore, stockage de l'énergie.
Au niveau local, les initiatives sont nombreuses (composteurs, zéro déchet) et doivent être encouragées !

Responsabilité économique

L'irresponsabilité en matière économique a consisté à accumuler depuis plusieurs décennies une dette que la France ne pourra à l'évidence jamais rembourser. Nous avons par exemple appris que le déficit de l'Etat français allait passer de 76,5 à 82,9 milliards d'euros l'année prochaine, alors que la dette publique est sur le point d'atteindre 100% du PIB en 2018. Ces niveaux insoutenables sont à mettre en parallèle avec le sentiment d'exaspération des français devant leur niveau global d'imposition. Tout cela n'est pas sans poser problème quand on sait que les rentrées fiscales constituent la première ressource de l'Etat.

Qu'est-ce que la dette sinon un impôt différé, reporté sur les générations futures ?

Là encore, les promesses, les incantations ne suffisent pas. Une simple remontée des taux d'interêt mettrait la France en grande difficulté.
La détermination politique doit être forte, et un projet de réflexion globale sur le périmètre de l'Etat (au sens large) doit être mené. Attention toutefois à éviter l'écueil qui serait de considérer toute dette ou toute dépense publique comme mauvaise car les investissements dans le temps long sont nécessaires (éducation, transition écologique). Mais on ne peut réformer à périmètre constant, sans qu'il y ait de perdants.

L'économie ne se réduisant pas à la dette publique, il incombe à chacun d'entre nous d'être responsable de nos producteurs et de nos artisans locaux, qui représentent si bien le savoir-faire français !

Responsabilité citoyenne

Enfin, il n'y aura pas de responsabilité commune sans un réveil citoyen. Il est illusoire de penser que la France retrouvera le chemin du succès par la seule politique économique, qui semble être l'alpha et l'oméga du gouvernement actuel. Retrouver une histoire et des racines communes, la fierté d'être français, de participer au rayonnement de notre pays à l'international et au bien être de nos concitoyens : c'est cela qui doit nous animer !
La rupture consistera à penser l'interêt de la France et des français avant toute autre considération. C'est ce que nous avons de plus beau, et c'est ce qui nous permettra de dépasser les clivages artificiels exposés en préambule pour enfin porter une vision pour notre pays.

Un exemple de capacité collective à retrouver le chemin de l'interêt général ? Faire en sorte que chaque français paie l'impôt sur le revenu, même si les sommes peuvent être marginales.
Pourquoi ? Le consentement à l'impôt s'étiole progressivement puisque de moins en moins de français sont soumis à une imposition directe : 42,3% des foyers fiscaux s'acquittaient de l'impôt sur le revenu en 2016 contre...50% en 2012 ! L'impôt doit être citoyen, symbolique et responsable !

Vouloir révolutionner la politique, mettre la France en marche. Tout cela est louable. Mais qu'en est-il dans les faits ? Où est la responsabilité écologique, économique et citoyenne ? Le vrai courage, il est là ! 


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